En Flandre, le débat sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle s’invite comme un sujet brûlant dans la campagne électorale. Faut-il pouvoir évoquer ces sujets à l’école? Un échange entre Conner Rousseau et un jeune élève d’un collègue à Courtrai dans l’émission Eerste Keus sur la VRT fait beaucoup de bruit en Flandre
Lors de l’émission “Eerste Keus” sur la VRT, plusieurs ténors politiques vont à la rencontre d’élèves qui devront voter pour la première fois afin de débattre de plusieurs sujets de société. Dernièrement, c’est Conner Rousseau qui a répondu aux interrogations d’élèves du Guldensporencollege à Courtrai.
Lors du dernier numéro, un élève de confession musulmane prénommé Eli a interpellé l’ancien président de Vooruit, qui a récemment révélé sa bisexualité. Le jeune homme a cité l’exemple de sa petite soeur de 4 ans dont l’institutrice avait dit en classe qu’elle avait le droit d’embrasser une fille.
“Si vous êtes homosexuel, gardez-le pour vous. Cela ne devrait pas être abordé avec des enfants plus jeunes qui sont à l’école maternelle”, estime le jeune homme musulman. Il souligne également que l’homosexualité est interdite dans sa culture.
Face à Conner Rousseau, il renchérit: “Vous allez dire à une petite fille de 4 ans qu’il n’est pas grave d’embrasser une autre petite fille?”
“Dans notre culture, c’est aussi interdit”
Le socialiste flamand réplique et marque son désaccord avec son interlocuteur. “Et toi, tu vas lui dire que c’est grave d’embrasser une fille?”
“Oui”, répond Eli avec aplomb.
“Ok, c’est ton droit, mais alors cet enfant va grandir avec l’idée que deux filles qui s’embrassent, cela ne va pas. Si plus tard, elle tombe amoureuse d’une fille, elle aura grandi toute sa vie avec l’idée véhiculée par la société que ce n’est pas acceptable”.
Conner Rousseau insiste alors sur le fait que l’enseignement en Belgique ne peut s’adapter à ce qui serait ou ne serait pas autorisé dans l’islam. “Nous n’allons pas adapter notre enseignement à ce que nous disons aux musulmans et aux non-musulmans quand même?”.
Également invité dans la même émission, Chris Janssens du Vlaams Belang a davantage convaincu Eli et les autres élèves du collège, qui estimaient à une écrasante majorité que ce n’était pas le rôle de l’école d’évoquer des sujets tels que la sexualité, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.
“Mordre sur sa chique”
Lors d’un autre numéro de l’émission, Tom Van Grieken avait répondu à un jeune garçon transgenre qu’il ne croyait pas à l’idéologie du genre et que si on était harcelé en raison de son identité de genre, il fallait “mordre sur sa chique”. “Il est possible qu’on se moque de vous si en tant que femme, vous vous habillez en homme”.
En Belgique francophone, l’adoption par le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles en septembre dernier du guide Evras (Education à la Vie Relationnelle, Affective & Sexuelle), destiné aux enseignants, avait suscité une vive polémique. Plusieurs écoles avaient même été saccagées ou incendiées.
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